lundi 28 mai 2012

MESA VERDE


Mi-avril j'ai pris mes deux derniers jours de disponibilité personnelle pour nous rendre à Mesa Verde, le plus grand site indien d'habitations troglodytes. Il est situé dans la partie Colorado du Four Corners, la jonction à angle droit de l'Utah, du Colorado, du Nouveau Mexique et de l'Arizona. 7h de route.


Direction sud-est, en passant par Moab, dont voici les crêtes au sud de la ville.


A l'arrière du Hole in the Rock se trouve une boutique antiquités - tourisme, mais il était fermé à l'aller et au retour quand nous y sommes passés. 









Beaucoup plus au sud, en arrivant sur Cortez, Colorado, un vendeur de tracteurs d'occasion.






Serge était émerveillé car il y avait des champs cultivés partout ! Il m'a pris la tête pour que je les prenne en photo.



On arrive sur Cortez.




Nous sommes arrivés au camping à 20h, le temps de planter les tentes et il faisait nuit. Les emplacements étaient très agréables.


Le camping.


Après 15-20mn de route, premier arrêt, au point culminant du parc. Vue à 360º


Le point d'observation des incendies.




On peut voir à 235km.











Encore 20mn plus loin, le très joli et bien nommé…


… où nous avons acheté nos réservations de visite guidée de deux villages indiens pour l'après-midi.
Comme dans tous les Visitor Center, il y a des expositions sur le thème du parc.




Les tribus sédentaires excellaient en poterie 




et en vannerie.






Encore 20mn plus tard nous voilà arrivés au musée. Architecture locale …


… jusque sur les fontaines.


Les incendies, celui-ci a failli brûler le Visitor Center.





Des panneaux reconstituent les scènes de vies des indiens aux différentes époques.










Cette carte illustre parfaitement les reliefs ( Mesa, table ou plateau en espagnol) et canyons du site de Mesa Verde. Nous sommes restés sur la Chapin Mesa, la Wetherill Mesa n'ouvrant pas avant le Memorial Day Weekend ( ce WE, 15 jours plus tard).


Une chaussure avec des plumes de dinde pour la chaleur.



Le plafond du musée



De la poterie ondulée.



Une série de peintures montrant les différents métiers traditionnels.






et les objets fabriqués.




Les oiseaux locaux, la dinde en premier plan. Ses plumes sont très belles.



Le colibri, on en a vu quelques-uns ici.


La corneille américaine est beaucoup plus grosse que l'européenne, elle est presqu'aussi grosse que le corbeau.


Le Yucca est une plante essentielle pour les indiens, tant pour sa fibre que ses qualités médicales ( en tisane, car crue elle est toxique).


Le travail des perles est extra-ordinaire, j'en ai vu plein au Field Museum de Chicago, ainsi que des habitations, totems…




Morgan trépignait dans le musée, depuis le début il nous réclamait une balade !
Ça y est, nous descendons enfin à la …


Le Yucca en fleur.


La Spruce Tree House, juste en dessous du plateau.



La végétation sur le chemin descendant au village :










Après 20mn de marche nous voilà rendus au village.
Le noir au plafond est dû aux feux pour cuire et se chauffer.


Le seul village où il était possible de descendre dans une Kiva.


Les historiens n'ont pas de certitudes sur le rôle des Kivas, les explications viennent des descendants, les indiens Hopis, qui en ont toujours dans leurs villages sur les réserves. Elles auraient une fonction religieuse, on y faisait un feu et psalmodiait, on entrait en transe. Mais les spécialistes pensent qu'il s'agissait aussi de salles de vie commune où les indiens se réunissaient en hiver, car les autres pièces minuscules servaient juste à dormir ou à stocker de la nourriture.







Une Kiva sans la terrasse qui la recouvrait à l'époque - comme au-dessus. Il y en a huit dans ce village, on pense que cela correspondait à huit familles, mais là non plus, aucune certitude.





Il y avait un groupe de français avec un guide, nous avions donc toutes les explications.


Ici il s'agissait du symbole du clan des papillons, d'après les descendants indiens.


La grande tache blanche en forme de T contenait aussi un message, mais il restera caché car les indiens un peu traumatisés par les espagnols prirent vite l'habitude de les garder secrets (les messages).


Les chemins que nous avons empruntés pour descendre ont été fabriqués pour les touristes, les indiens passaient du plateau à  leurs habitations en creusant dans la roche pour l'escalader. 


Ici des petits trous dans la roche formés par des remontées de fer à la surface, à l'époque d'activité des volcans.


Ensuite nous sommes allés pique-niquer près d'un autre site en attendant l'heure de la visite.




Sur le parking ce car m'a rappelé les michelines de mon enfance, qu'on voyait passer de chez tata Marcelle et tonton Eugène.


Mais il s'agissait bien d'un car américain -assez vieux lui aussi.


Un autre car scolaire.



Nous étions inscrits à 14 heures, mais le ranger nous a accepté dans le groupe de 13h30 pour la visite de Cliff Palace. Il s'agit du plus grand village du site, ainsi que le mieux conservé. 





Sur la falaise ( cliff) d'en face, un autre village, beaucoup plus petit. Il y en a plus de 600 dans l'ensemble du parc.


Nous descendons dans la ville.



Nous attendons le reste du groupe et le ranger qui va nous fournir plein d'explications sur la vie des indiens de l'époque.


Vers 700 après JC il y avait des villages sur le plateau, où les indiens cultivaient du maïs, des courges et des haricots. Les tribus étaient montées là-haut car l'immense plaine que vous avez vue depuis le point culminant était déjà bien occupée. Puis quand le plateau lui-même fut surpeuplé ( au bout de 600-700 ans), les familles ont commencé à occuper les grottes dans les falaises. 
On pense qu'environ 5000 personnes y vivaient, le nombre de touristes qu'il y a chaque jour en plein été. On peut imaginer le bruit que cela générait car il y a beaucoup d'écho.


Les ouvertures ne sont pas des fenêtres, mais des portes donnant sur des pièces de moins de 2m2. Les bouts de bois dépassant des murs étaient des barres supportant des balcons auxquelles on montait par des échelles et qui permettaient l'accès aux pièces d'habitations.



Il est interdit de se promener à l'intérieur, car le site est extrêmement fragile, et le but est de maintenir le bon état de conservation des crépis et de la ville.


Elle est tellement grande que les historiens supposent qu'il s'agissait d'une capitale dans laquelle se tenaient les réunions et cérémonies annuelles des différents clans du plateau.


Une kiva qui communique directement avec des chambres à l'intérieur de la falaise.




Il n'y avait bien entendu pas d'escaliers, mais des trous qu'ils creusaient eux-même, ou bien des échelles lorsque c'était possible, comme ici on suppose ...




Ici les trous pour escalader sont très visibles.


Un peu plus loin, sur le flan d'en face. Il ne fallait pas avoir le vertige.


Canyon et Mesas. 
Le plateau n'était pas vert à l'époque, mais bleu, jaune et rouge à cause du maïs rustique et des courges. Et il y avait sans cesse du monde à chasser ou cultiver. Ils n'avaient pas de charrues, ils creusaient les sillons avec un bâton.
Il dépendaient entièrement de l'eau de pluie car aucune rivière ne coulait au fond des canyons.


Un plateau déplumé par un incendie.


Nous avons vu ce serpent traverser tout le parking, passer sous la voiture…


et monter sur le trottoir pour rejoindre la végétation un mètre plus loin. 


Nous sommes ensuite allés faire un petite ballade… 


…menant à l'unique point de vue accessible sur le prochain village à visiter. Le voyez-vous ? Cliff Palace se trouvait de l'autre côté de la Mesa de droite, dans un autre canyon.


Le voici, Balcony House -il fallait chercher à droite. Les touristes entrent par la droite ( grande échelle) et sortent par la gauche, mais l'accès d'origine se trouvait exclusivement sur la gauche en longeant un chemin sur la falaise assez long avant d'arriver à un accès au plateau plus facile ( cherchez ci-dessus). 







Un autre village dans la faille.


Nous avons juste eu le temps de finir la balade et de revenir pour la visite guidée de 16h00.


Vue sur la Mesa et le massif d'en face pour patienter. ( L'état du Colorado est connu pour ses stations de ski).


C'est parti pour la visite "Indiana Jones" par endroit nous a prévenu le ranger.





Une des quelques sources minuscules de Mesa Verde.








On ne sait pas à quoi pouvait bien servir le balcon en bois au-dessus du vide. Latrines ? D'ailleurs, les historiens ne savent pas du tout à quoi correspond cet endroit qui est protégé par un muret, car d'habitude rien ne protège les habitants du vide. 
Parmi les hypothèses, il y a garderie pour les jeunes enfants -mais pourquoi pas ailleurs ? Ou enclos pour quelques animaux domestiques ? Parfois les dindes en faisaient partie, on en a retrouvées enterrées, le squelette en ordre parfait.


Les touristes au fond regardent …


…par cette petite ouverture,


voilà !




Le balcon en décomposition.


Les  traces au plafond prouvent qu'à l'époque ils faisaient comme nous, ils cassaient ou déplaçaient des cloisons, ou rebouchaient des ouvertures en fonctions des besoins.


Balcony House est le seul village où l'on se promène réellement à l'intérieur des maisons, et il fallait passer par cette échelle…



… pour rejoindre par l'arrière …


…  la partie des habitations.



Le petit trou au fond de la kiva correspond à l'endroit par lequel les humains arrivent dans ce monde. Il y en a dans chacune d'entre elles. Le grand trou était pour le feu. Les ouvertures en bas sont un système aération pour ne pas s'asphyxier.



On ne sait pas non plus à quoi servait la poutre qui dépasse les autres, sur lesquelles reposait le balcon.


 La visite est terminée, maintenant c'est la sortie Indiana Jones, en rampant et en montant des échelles, des falaises … 
Tintinlintin tintinlin …


 Et en plus c'est magique, c'est Victor qui rentre …


… et c'est Serge qui sort !







Et voilà ! Bon, en fait on s'attendait à plus dangereux.


Le soleil est revenu.


Sur le retour au camping, nous nous arrêtons aux différents vestiges indiqués.





Il y en a aussi sur le plateau, avec des explications plus techniques.
Tous ces panneaux ne proviennent pas des mêmes sites ( très sommaires, un gros trou qui fut une Kiva).


Ne m'en veuillez pas si je ne traduis pas, ici ils expliquent juste comment l'extension a fait suite à un incendie de la première partie, ce qui arrivait souvent.





Ce n'est pas la première fois que je me retrouve face à un lapin qui ne décampe pas tout de suite.


Un panorama sur les falaises…


… pleines de villages. Les voyez-vous ?


Un petit coup de pouce.











Le temple du soleil se trouve sur la Mesa.
 Les historiens  ignorent pourquoi les indiens sont tout à coup partis de Mesa Verde vers 1500 (ap. JC), après 800 ans d'occupation, et seulement 75 ans après avoir construit les habitations dans les falaises et un temple qui n'a jamais été achevé !??
Quand on demande aux descendants indiens s'il existe des légendes orales qui expliquerait ce départ, ils répondent simplement que c'était l'heure de partir.


Comme vous le voyez sur le plan ci-dessus il n'y a pas d'entrée dans le mur d'enceinte. Elle devait être prévue par le haut avec une échelle, comme pour les Kivas.


Les conservateurs du parc ont enduit le haut des murs afin de mieux les conserver.



Beaucoup d'arbres brûlés dans le parc.


Le Visitor Center se fond dans la nature tout comme les Far View Lodges ( hôtel) derrière.



Retour au sommet comme ce matin, mais cette fois-ci je ne suis pas à contre-jour, on voit mieux les Mesas et les canyons.





La forme ressemble à la forêt de Saou.


le même massif vu de l'intérieur…


… et de profil.







Ces fleurs ne poussaient que le long des routes à l'entrée du parc.



Nous sommes repartis le lendemain matin,



sommes repassés devant les fermes,



 et j'ai réussi à prendre une des nombreuses haies de lilas que nous avons croisées.


Retour au sud de Moab ( 45mn environ) et autre point de vue sur ce rocher insolite.




A bientôt pour la suite de nos aventures.